Violences contre les femmes

TRAUMATOLOGIE
16/12/2018
Introduction

Demande d’aide qu’il ne faut jamais minimiser et qu’il faut parfois savoir décrypter lors d’un motif de recours traumatique mal exprimé.

ARM
2. déterminer le niveau de priorité de l'appel initial

P1 : traumatisme avec risque vital associé (traumatisme crânien, arme blanche…).

P2 : autres cas.

P3 : faits anciens, pas de symptomatologie psychique et somatique particulière.

3. chercher à savoir

Contexte environnemental : potentiel de dangerosité de la situation (environnement sécurisé, présence de l’agresseur, Forces de l’Ordre prévenues), personne de confiance, témoin.

Croire ce qui est révélé, ne pas banaliser ou minimiser les faits.

4. conseiller en attendant la régulation médicale et l'arrivée des secours

Avoir une attitude empathique rassurante, laisser s’exprimer, aider à formuler la demande.

Cf. aide au raisonnement.

5. adapter la décision si l’appel ne peut être régulé immédiatement

Garder le contact verbal.

Médecin régulateur
Régulation
1. éléments d’analyse et critères de gravité

• éléments à rechercher : âge, multiplicité des agresseurs, agresseur connu (entourage) ou non ; évaluation de l’état psychologique ; soumission médicamenteuse ; grossesse en cours.

critères de gravité : liés au contexte traumatique ou à la prise de produits toxiques.

2. déterminer le niveau d’urgence

R1 : détresse vitale.

R2 : faire comprendre la nécessité d’une consultation hospitalière sans délai, envoi d’un moyen de transport (accompagnement souhaitable par une personne de confiance).

R3-R4 : faits anciens, pas de symptomatologie psychique et somatique particulière.

3. conseils médicaux
  • En attendant l’arrivée des secours : rassurer ; pas de toilette pour permettre les prélèvements locaux ; conserver les objets souillés dans un sac en papier (éviter le plastique qui peut altérer certains prélèvements) ; garder toute preuve éventuelle (SMS…).
  • En l’absence de nécessité d’envoi des secours : s’assurer du transport de préférence avec une personne de confiance vers un service d’urgence adapté.
4. niveau de soins attendu et bilan par le premier effecteur

Pas de particularité.

5. mise en condition et bilan par le SMUR

Pas de particularité.

Orientation du patient
  • SU si possible avec consultation médico-judiciaire et éventuelle prise en charge psychiatrique spécialisée précoce.
  • Médecin traitant.

En cas de refus de prise en charge :

  • Ne pas blâmer la patiente, ne pas la culpabiliser.
  • Rappeler qu’elle peut se présenter aux urgences 24h/24 7j/7.
  • Inciter à déposer plainte maintenant ou plus tard dès qu’elle se sent prête.
  • Inviter à appeler le 3919 pour parler et être conseillée.
  • Donner les coordonnées de tout professionnel hospitalier (psychiatre spécialisé, assistante sociale, psychologue, pédiatre…) ou structure extrahospitalière (association, intervenante sociale ou psychologue du commissariat, services sociaux…).
Suivi de la régulation médicale

S’assurer de la compréhension de la conduite à tenir par l’appelant et son acceptation, à défaut s’adresser à la personne de confiance désignée.
Prévenir le service receveur.

Adaptation de la décision

Cf. la fiche Procédures dégradées générales

Consultation médicale et prise en charge spécialisée précoces indispensables (constatations, prélèvements, prophylaxie, test de grossesse…).

Aide au raisonnement

Pour tous les intervenants de la régulation :

Avoir une attitude rassurante empathique.

Croire ce qui est révélé, ne pas banaliser ou minimiser les faits.

Affirmer l’interdiction des violences par la loi et la seule responsabilité de l’agresseur.

Laisser s’exprimer et aider à formuler la demande d’aide.

Argumenter la nécessité d’une consultation hospitalière urgente :

  • dans tous les cas : urgence médicale, médico-légale, psychique ; certificats à faire en immédiat (preuves) pour une utilisation ultérieure.
  • en cas de violences sexuelles : évaluation du risque infectieux (IST) et de grossesse, examen médico-légal dès que possible et évaluation psychique.
  • en cas de violences physiques : bilan traumatologique, évaluation psychique.
  • autres : évaluation au cas par cas.

Respecter ses choix et les accompagner.

Ne pas juger la victime : écarter tout préjugé ou présupposé sur la situation et sur la victime.

Délivrer un message de soutien et de valorisation de la démarche.

Dire à la victime : « vous n’y êtes pour rien / l’agresseur est le seul responsable / la loi interdit et punit les violences / si vous le souhaitez, un certificat médical pourra être établi / vous pouvez être aidée par d’autres professionnels dont je vous donne les coordonnées / appelez le 3919 ou le 08VICTIMES pour être informée de vos droits / vous pouvez déposer plainte / les urgences sont ouvertes 24h/24… ».

Connaître l’organisation et les procédures locales de prises en charge, notamment pour les mineures (filières adaptées).

Site internet : http://stop-violences-femmes.gouv.fr/Associations-nationales