Mort inexpliquée du nourrisson

PEDIATRIE
02/05/2019
Introduction

La mort inattendue du nourrisson (MIN) est le décès subit d’un nourrisson que rien, dans les antécédents connus de l’enfant, ne pouvait laisser prévoir.

ARM
2. déterminer le niveau de priorité de l'appel initial

• P0

3. chercher à savoir

- circonstances de découverte.

- présence ou non de respiration, mouvements, lividités, raideur, froideur…

4. conseiller en attendant la régulation médicale et l'arrivée des secours

Si l’arrêt cardiaque est récent et l’appelant à l’écoute et déterminé : guider par téléphone la réanimation cardio-pulmonaire de base.

Si le décès est certain, favoriser l’expression verbale avec l’appelant et maintenir un contact téléphonique avec l’appelant jusqu’à l’arrivée des secours.

5. adapter la décision si l’appel ne peut être régulé immédiatement

(sans objet car l’engagement du SMUR est systématique).

Médecin régulateur
Régulation
1. éléments d’analyse et critères de gravité

- malaise survenant devant un témoin évoquant un arrêt cardiaque nécessitant une réanimation cardiopulmonaire.

- la confusion avec les malaises graves du nourrisson est fréquente.

- signes objectifs de mort de l’enfant : absence de respiration, absence de mouvement, lividités, raideur cadavérique, froideur du corps…

2. déterminer le niveau d’urgence

R1 : dans tous les cas même si le décès est certain ou s’il s’agit d’un malaise grave.

3. conseils médicaux

Guidance téléphonique de la réanimation cardio-pulmonaire de base.

Maintien du contact téléphonique avec l’appelant jusqu’à l’arrivée des secours.

4. niveau de soins attendu et bilan par le premier effecteur

Confirmation du diagnostic et réanimation cardio-pulmonaire de base.

5. mise en condition et bilan par le SMUR

- si l’arrêt cardiaque paraît récent : réanimation cardio-pulmonaire spécialisée.

- si le décès est évident : limiter ou ne pas poursuivre la réanimation.

- il appartient au médecin sur place d’annoncer le décès aux parents et aux témoins impliqués.

- proposer un rapprochement physique avec le corps du bébé si les parents le souhaitent.

- si les parents ne sont pas présents, le médecin sur place doit les contacter en évitant si possible d’annoncer le décès par téléphone sauf s’ils posent clairement la question, et attendre leur arrivée.

- renseigner la fiche d’intervention « mort inattendue de l’enfant de moins de 2 ans » de la HAS (2007) en collectant les informations sur place.

- expliquer aux parents que le transport du nourrisson vers le centre de référence est recommandé afin de réaliser des investigations médicales pour comprendre ce qui s’est passé, rechercher la cause du décès et accompagner la famille.

Orientation du patient

- prendre contact avec le centre de référence régional MIN.

L’article 79 de la loi 2016-1827 du 23 décembre 2016, relative au transport de l’enfant décédé de MIN, autorise le transport médicalisé de l’enfant décédé, en vue de prélèvements à visée diagnostique et scientifique, et le transport de ses représentants légaux en vue d’une prise en charge adaptée. La situation médico-légale est plus complexe lorsque la police est sur les lieux, la décision relève alors souvent du Procureur de la république.

Suivi de la régulation médicale

- en cas de gémellité, hospitaliser l’autre jumeau (surveillance et examens éventuels).

- repérer les difficultés liées au vécu difficile des équipes de secours (SMUR, Sapeurs-Pompiers…).

- se référer aux recommandations nationales de la HAS et aux procédures régionales des centres de référence.

Adaptation de la décision
Aide au raisonnement

Actuellement, le concept de la MIN est celui d’un accident multifactoriel : maturation des fonctions vitales, facteurs déclenchants (liés en général à des pathologies habituelles de cette tranche d’âge) et facteurs environnementaux (surtout les conditions de couchage). Tous les décès avant 2 ans sont à considérer comme des MIN.

L’appelant prononce rarement les termes d’arrêt cardio-respiratoire ou d’enfant mort, il décrit des anomalies graves de la respiration, de la coloration ou du tonus. Parfois, il y a impossibilité par sidération à formuler ce qui se passe.

Le contact avec le centre de référence régional des MIN est nécessaire pour organiser la prise charge de l’enfant décédé et de sa famille.

Les cas avérés ou suspects de maltraitance doivent être signalés (Code Pénal, article 434-3), avec dérogation au secret professionnel pour les médecins (Code Pénal, article 226-14).