Transfusion en urgence pré-hospitalière

TRAUMATOLOGIE
16/12/2018
Introduction

La décision de transfusion en réanimation pré-hospitalière appartient au médecin SMUR auprès du patient, le CRRA en favorise l’organisation. Le premier traitement du choc hémorragique est le contrôle de l’hémorragie. Une transfusion en urgence ne doit pas retarder l’admission hospitalière.

ARM
1. identifier l'appelant, le lieu d'intervention et le patient

La décision de transfusion en réanimation pré-hospitalière appartient au médecin SMUR sur le terrain et qui appelle ou fait appeler le CRRA pour faire acheminer des dérivés sanguins en urgence, en confirmant le lieu d’intervention.

Avant le départ d’un transfert inter-hospitalier, c’est le service d’origine du patient qui a en charge l’organisation d’une transfusion prévue ou en cours.

2. déterminer le niveau de priorité de l'appel initial

P0 : lors d’une intervention primaire, l’ARM enclenche la procédure dès réception de la demande et informe prioritairement le médecin régulateur.

P1 AMU : lors d’un transfert inter-hospitalier pour lequel une transfusion est nécessaire, l’organisation est discutée entre le médecin demandeur et le médecin régulateur.

3. chercher à savoir

Quantité et nature des produits sanguins labiles demandés.

4. conseiller en attendant la régulation médicale et l'arrivée des secours

Mise en œuvre de la procédure interne à l’établissement hospitalier du SAMU-SMUR en cas de transfusion en urgence vitale immédiate (procédure de délivrance simplifiée, arrêté du 08/04/1994).

5. adapter la décision si l’appel ne peut être régulé immédiatement

L’ARM peut engager la procédure de délivrance des produits sanguins selon un protocole préétabli.

Médecin régulateur
Régulation
1. éléments d’analyse et critères de gravité

Critères de gravité : choc hémorragique avec hémodynamique instable et hémostase impossible.

Évaluer le mode et  la durée du transport du malade dans une SAUV versus le temps d’arrivée sur place des produits sanguins.

Situations les plus fréquentes : traumatisé grave, hémorragies digestives ou obstétricales, ruptures d’anévrysme de l’aorte…

2. déterminer le niveau d’urgence

Une transfusion en urgence ne doit pas retarder l’arrivée du malade vers la SAUV ou le bloc opératoire. Une jonction entre l’équipage SMUR transportant le malade et le “ renfort sang ” est parfois une solution.

3. conseils médicaux

Appliquer une procédure de transfusion en urgence vitale devant l’incertitude sur l’identification du patient (sauf rare exception ou malgré des papiers d’identité ou une carte de groupe sanguin).

Prélever du sang du patient pour groupage, recherche d’anticorps irréguliers, sérologies pré-transfusionnelles, à identifier et à acheminer avec le patient.

Appliquer les règles de bonnes pratiques transfusionnelles.

Organiser l’information du patient transfusé.

4. niveau de soins attendu et bilan par le premier effecteur

(sans objet).

5. mise en condition et bilan par le SMUR

L’urgence ne dispense pas du respect des bonnes pratiques transfusionnelles.

Orientation du patient

Le médecin régulateur est le gardien du temps et doit en faire prendre conscience aux intervenants du SMUR. Il organise l’accueil hospitalier dans un service adapté (SAUV, bloc opératoire…).

Suivi de la régulation médicale

Gestion de la traçabilité par le SMUR qui a prescrit et réalisé la transfusion.

Intérêt de procédures conformes à la réglementation et adaptées à chaque service.

Adaptation de la décision

Cf. la fiche Procédures dégradées générales

Le médecin du SMUR est responsable de l’indication et de la réalisation de la transfusion ; le CRRA en favorise l’organisation.

Aide au raisonnement

Le CRRA est le relais de l’organisation d’une transfusion en urgence pré-hospitalière. Chaque équipe doit s’appuyer sur des procédures locales adaptées qui respectent la sécurité transfusionnelle.