Crise d’angoisse

PSYCHIATRIE
15/12/2018
Introduction

Également nommée attaque de panique, la crise d’angoisse peut être l’expression d’une pathologie engageant le pronostic vital du patient, comme elle peut être totalement bénigne.

ARM
2. déterminer le niveau de priorité de l'appel initial

P1 : description d’un motif à haut risque de détresse vitale, notion de douleur thoracique, doute diagnostique.

P2 : autres situations.

3. chercher à savoir

Circonstances de survenue et contexte, épisode antérieur identique ou différent.

4. conseiller en attendant la régulation médicale et l'arrivée des secours

Installer au repos dans un endroit calme avec peu de personnes et sous la surveillance d’une personne de confiance.

5. adapter la décision si l’appel ne peut être régulé immédiatement

Engagement d’un moyen secouriste équipé d’un défibrillateur et d’oxygène si suspicion de détresse vitale.

Médecin régulateur
Régulation
1. éléments d’analyse et critères de gravité

• rechercher des signes en faveur d’une origine somatique, antécédents, traitement.

• signes rassurants : présence ou accès à un tiers, environnement favorable, absence d’antécédent suicidaire ou d’intention suicidaire, résolution progressive et spontanée de la crise en 30 minutes.

2. déterminer le niveau d’urgence

R1 : si risque identifié de détresse vitale.

R2 : en l’absence de résolution de la crise, douleur inhabituelle ne cédant pas rapidement, notion de prise de toxiques associée ; engagement des Forces de l’Ordre devant une menace suicidaire avec un moyen létal ou en contexte de dangerosité.

R3-R4 : devant des signes rassurants.

3. conseils médicaux

• En attendant l’arrivée des secours : ouvrir la porte d’entrée, insister sur le fait que la demande a été entendue, donner les conseils ci-dessous.

• En l’absence de nécessité d’envoi des secours : mise au calme, à distance du facteur de stress (si connu) ; hypnose conversationnelle si possible ; repos et contrôle de la respiration par des mouvements ventraux, lents et amples ; discuter la prise orale d’un anxiolytique type alprazolam ; rappel du 15 si modification ou aggravation.

4. niveau de soins attendu et bilan par le premier effecteur

• secouristes : paramètres vitaux, glycémie capillaire, température.

• médecin : évaluation médicale.

5. mise en condition et bilan par le SMUR

(pas de spécificité).

Orientation du patient

• SU avec possibilité d’avis psychiatrique : en présence de signes de gravité

• recommandations de consultation spécialisée en donnant les coordonnées d’une consultation psychiatrique publique.

Suivi de la régulation médicale

Une fois la décision contractualisée, proposer un rappel si besoin.

Adaptation de la décision
Aide au raisonnement

Critères DSM-5 de l’attaque de panique : montée brusque d’un malaise ou d’une crainte intense avec au moins 4 critères, en quelques minutes :

- Aviez-vous des palpitations, une accélération du rythme cardiaque ou le cœur battait-il très fort ?

- Transpiriez-vous ou aviez-vous les mains moites?

- Aviez-vous des tremblements ou des secousses musculaires ?

- Aviez-vous du mal à respirer, le souffle coupé ou l’impression d’étouffer ?

- Aviez-vous une sensation d’étranglement ou d’avoir une boule dans la gorge ?

- Ressentiez-vous une douleur ou une gêne au niveau du thorax?

- Aviez-vous la nausée, une gêne au niveau de l’estomac ou une diarrhée soudaine ?

- Vous sentiez-vous étourdi(e), pris(e) de vertiges, la tête vide ou sur le point de vous évanouir ?

- Aviez-vous des bouffées de chaleur ou des frissons ?

- Aviez-vous des sensations d’engourdissements ou des picotements ?

- Aviez-vous l’impression que les choses qui vous entouraient étaient étranges ou irréelles ou vous sentiez-vous comme détaché(e) de vous-même, de tout ou partie de votre corps ?

- Aviez-vous peur de perdre le contrôle ou de devenir fou (folle) ?

- Aviez-vous peur de mourir ?

Une crise d’angoisse peut être isolée ou associée à un trouble psychiatrique. Un trouble panique (répétition des attaques de panique) associé à un épisode dépressif augmente significativement le risque de suicide.

En l’absence de signes de gravité somatique et devant une régression partielle ou totale des symptômes, ne jamais dire au patient “ ce n’est rien ” ou “ ce n’est pas grave ” car la souffrance psychique est certaine. Il est préférable de dire que ces signes ne semblent pas évoquer une origine cardiaque ou somatique autre mais plutôt une origine psychologique. La crise peut donc être soulagée et traitée sans prise en charge médicale immédiate mais éventuellement en différée (médecin généraliste). Rassurer sur le caractère transitoire de la crise et garder une attitude empathique.