Envenimation par des animaux marins

MORSURES et PIQURES
01/05/2019
ARM
2. déterminer le niveau de priorité de l'appel initial

P1 : signes de défaillance vitale (rare).

P2 : cas général.

3. chercher à savoir

Fonctions vitales, contexte (noyade, nageur marchant sur le fond, pêcheur décrochant sa prise, aquariophile…).

4. conseiller en attendant la régulation médicale et l'arrivée des secours

Rester au repos, allongé.

5. adapter la décision si l’appel ne peut être régulé immédiatement

Sans objet.

Médecin régulateur
Régulation
1. éléments d’analyse et critères de gravité

En fonction des signes cliniques car l’animal n’est pas toujours identifié.

Penser à une noyade ou un accident de plongée secondaire à une douleur intense.

2. déterminer le niveau d’urgence

R1 : réaction anaphylactique, accident de plongée ou noyade associés.

R2 : signes locaux importants.

R3 : autres cas.

3. conseils médicaux

En attendant les secours : extraire la victime de l’eau, rester allongé au repos ; conserver ou photographier l’animal ; ôter les débris venimeux s’ils sont mobilisables sauf les dards de raie ; pas de garrot ni incision ni succion.

  • piqûre de poisson (toxine thermolabile) : réchauffer la piqûre puis la refroidir immédiatement après avec un glaçon dans un linge.
  • piqûre de méduse ou d’anémone : ne pas frotter, couvrir de sable ou de mousse à raser et la retirer avec un carton ou une lame rasante, puis rincer à l’eau de mer (jamais d’eau douce).
  • piqûre de physalie : immersion dans de l’eau à 45°C pendant 20 min.

En l’absence de nécessité d’envoi des secours : idem et désinfection locale ; en cas d’échec de l’ablation des piquants, conseiller un pansement gras qui va ramollir la peau et faciliter leur extraction quelques heures plus tard ; s’assurer de la mise à jour de la vaccination antitétanique.

4. niveau de soins attendu et bilan par le premier effecteur

Pas de particularité.

5. mise en condition et bilan par le SMUR

Selon l’état clinique.

Orientation du patient

Consultation médicale voire service d’urgence si signes locaux importants.

Suivi de la régulation médicale

Pas de particularité.

Adaptation de la décision
Aide au raisonnement

La plupart des envenimations marines des côtes françaises métropolitaines sont sans risque majeur et souvent prises en charge par les postes de secours en période touristique. Tenter une neutralisation thermique du venin (>50°C, cigarette allumée, sèche-cheveux) et désinfecter.

• Poissons venimeux :

  • poisson-pierre, poisson-araignée, poisson-dragon : douleur syncopale.
  • torpilles, raies : patient touché aux membres inférieurs le plus souvent, signes généraux rares, signes locorégionaux (douleur syncopale, œdème, nécrose, hémorragie, surinfection).
  • vive, rascasse : poissons osseux vivant dans le sable, envenimation d’un nageur marchant sur le fond ; douleur syncopale, œdème, phlyctènes hémorragiques, nécrose retardée.

• Mollusques (pieuvre, poulpe, bivalve, cône) : troubles neurologiques, paralysie possible.

• Cnidaires (méduses, physalies, anémones de mer) : toxicité locale par contact avec des cellules urticantes. Dermatite prurigineuse (maculo-papules), érythème, phlyctènes, voire nécrose retardée.

• Échinodermes (oursin, étoile de mer) : douleur intense. Traitement : retirer les piquants et désinfecter. Complications locales possibles si persistance de fragments d’épine. Le venin des méduses mortes reste actif plusieurs heures.

• Serpents de mer : venin extrêmement neurotoxique.