Envenimation par des invertébrés terrestres

MORSURES et PIQURES
23/04/2019
ARM
2. déterminer le niveau de priorité de l'appel initial

P1 : présence de signes généraux de gravité.

P2 : piqûre de tique ou d’hyménoptère sans signes généraux.

3. chercher à savoir

Fonctions vitales, identification de l’espèce animale si possible.

4. conseiller en attendant la régulation médicale et l'arrivée des secours

Rester au repos, allongé ; ne pas aspirer le venin.

5. adapter la décision si l’appel ne peut être régulé immédiatement

Engagement immédiat d’un moyen secouriste équipé d’un défibrillateur et d’oxygène.

Médecin régulateur
Régulation
1. éléments d’analyse et critères de gravité

Antécédents dont anaphylaxie ; espèce animale, autochtone ou exotique importée ; présence ou non d’un anti-venin.

2. déterminer le niveau d’urgence

En fonction des antécédents allergiques, de l’animal et surtout des signes cliniques observés, la décision peut être très différente :

Hyménoptères (guêpe, abeille, frelon, bourdon, fourmi) :

R1 : réaction anaphylactique systémique, piqûres multiples (>50).

R4 : douleur, érythème et œdème local, pas de signes généraux. 

Scorpions (pas d’espèce autochtone dangereuse pour l’homme en France) :

R1 : défaillance vitale, hypertension artérielle, fièvre, sueurs, troubles digestifs, manifestations neuromusculaires, priapisme.

R3 : signes locaux isolés (douleur, œdème, ecchymose), discuter une surveillance hospitalière pendant 4h pour une éventuelle apparition de signes généraux si espèce exotique.

Araignées :

R1 : signes généraux (fièvre, douleurs, diarrhées, vomissements, atteinte neurologique pouvant aller des fasciculations musculaires jusqu’au coma).

R3 : réaction inflammatoire muqueuse et conjonctivale locale.

R4 : douleur érythème et œdème local.

Mille-pattes (myriapodes) :

R4.

Tiques :

R4 : mais consulter un médecin si un érythème migrant, non prurigineux, apparaît sur le site de la morsure dans les jours suivants.

3. conseils médicaux

En attendant l’arrivée des secours : rester allongé, au repos, enlever bagues et bracelets sur le segment de membre mordu ou piqué ; en cas de piqûre d’hyménoptère (toxine thermolabile), réchauffer la piqûre avec une cigarette allumée à proximité puis la refroidir immédiatement après avec un glaçon dans un linge.

En l’absence de nécessité d’envoi des secours : idem, désinfection locale, surveillance de l’évolution locale et générale ; s’assurer de la mise à jour de la vaccination antitétanique.

4. niveau de soins attendu et bilan par le premier effecteur

Pas de particularité.

5. mise en condition et bilan par le SMUR

Pas de particularité.

Orientation du patient

En fonction de l’état clinique.

Suivi de la régulation médicale

Conseiller de consulter un médecin si des signes locaux apparaissent, et de rappeler le 15 si des signes généraux apparaissent.

Adaptation de la décision
Aide au raisonnement

La décision du médecin régulateur tient compte essentiellement des signes cliniques présentés par le patient.

 

Hyménoptères (guêpe, abeille, frelon, bourdon, fourmi) :

- réaction anaphylactique systémique (urticaire, éruption ou prurit généralisé, œdème de Quincke, choc anaphylactique, bronchospasme) ou choc toxique secondaire

- ou signes locaux : douleur, érythèm, œdème.

 

Scorpions : pas d’espèce autochtone dangereuse pour l’homme en France ; 3 grades d’envenimation scorpionique :

- grade 1 : signes locaux isolés (douleur, œdème, ecchymose)

- grade 2 : signes muscariniques systémiques d’envenimation (HTA, fièvre, sueurs, troubles digestifs, manifestations neuromusculaires, priapisme)

- grade 3 : défaillance vitale, symptômes apparaissant dans les 24h, traitement uniquement symptomatique, pas d’anti-venin disponible en France.

 

Araignées mygalomorphes : arachnidisme dû aux mygalomorphes :

- mygales australiennes, genre Atrax robustus : atraxisme, fièvre, douleurs, diarrhées, vomissements, atteinte neurologique pouvant aller des fasciculations musculaires jusqu’au coma.

- mygales d’Amérique du sud projetant des soies urticantes : réaction inflammatoire muqueuse et conjonctivale locale.

- espèces européennes : inoffensives, douleur érythème et œdème local.

 

Araignées aranéomorphes : arachnidisme dû aux aranéomorphes :

- 2 espèces autochtones dangereuses (veuve noire, loxoscèle), anti-venin non disponible en France.

- latrodectisme : lié au venin neurotoxique de la veuve noire femelle, morsure peu douloureuse pouvant passer inaperçue, puis dans les minutes qui suivent apparition de contractions musculaires hyperalgiques lombaires, abdominales, faciales, érythème généralisé, troubles neurovégétatifs ; traitement symptomatique : myorelaxants, gluconate de calcium.

- loxoscélisme : lésion nécrotique extensive centrifuge ; traitement symptomatique.

 

Mille-pattes (myriapodes) :

- morsure très douloureuse, œdème et érythème local, pas de signes généraux.

 

Tiques :

- vectrices de multiples maladies infectieuses : Maladie de Lyme, encéphalite, fièvre hémorragique…

- les symptômes disparaissent en 24 à 48h après le retrait de la tique (retrait en douceur avec un tire-tique en traction-rotation perpendiculairement à la peau puis désinfection)

- consulter un médecin si un érythème migrant, non prurigineux, apparaît sur le site de la morsure dans les jours suivants.