Poussée hypertensive (hors grossesse)

CARDIO-VASCULAIRE
15/12/2018
Introduction

L'hypertension artérielle (HTA) est un motif fréquent d'appel au SAMU. Seule l’HTA maligne est une urgence thérapeutique.

ARM
2. déterminer le niveau de priorité de l'appel initial

P1 : appel provenant d’un médecin ou présence d’un signe clinique associé (cf. infra).

P2 : autres cas.

3. chercher à savoir

Valeurs de la pression artérielle, fonctions vitales, signes associés (céphalées, troubles de conscience, épistaxis, phosphènes, déficit neurologique, dyspnée, douleur thoracique).

4. conseiller en attendant la régulation médicale et l'arrivée des secours

Rester au repos, allongé ou en position demi-assise si difficultés respiratoires.

5. adapter la décision si l’appel ne peut être régulé immédiatement

Pas de particularité.

Médecin régulateur
Régulation
2. déterminer le niveau d’urgence

• R1 : HTA maligne ou détresse respiratoire aiguë faisant évoquer un OAP.

• R2 :

  • HTA isolée avec PAs≥210mmHg ou PAd≥120mmHg
  • HTA isolée avec PAs≥180mmHg ou PAd≥100mmHg avec une pathologie associée pouvant être aggravée par l'HTA.

• R3 ou R4 :

Autres situations, vérifier l'observance du traitement hypotenseur et l'absence de prise médicamenteuse ou toxique favorisant l'HTA.

3. conseils médicaux

En attendant l’arrivée des secours : repos, position allongée ou demi-assise.

En cas de conseils médical simple, répéter la mesure dans de bonnes conditions après ajustement thérapeutique éventuel, contacter secondairement son médecin référent.

Consignes de rappeler le 15 en l’absence d’amélioration ou devant une aggravation.

4. niveau de soins attendu et bilan par le premier effecteur

Fonctions vitales ; vérification des chiffres de la pression artérielle aux 2 membres supérieurs.

5. mise en condition et bilan par le SMUR
  • Mesurer la Pression Artérielle aux 2 membres supérieurs avec un brassard adapté à la morphologie, prendre les pouls, rechercher un souffle abdominal ou lombaire, ausculter les trajets vasculaires et palpation des reins (fosses lombaires), ECG 12 dérivations, échographie si disponible.
  • Traitement antihypertenseur si HTA mal tolérée, l’objectif n’est pas de ramener la PA à des valeurs normales mais à un « niveau de sécurité » : abaissement de la PAm de 20% dans les 2 premières heures.
Orientation du patient

- SAUV si HTA maligne ou détresse respiratoire.

- SU dans les autres cas.

Suivi de la régulation médicale

Pas de particularité.

Adaptation de la décision
Aide au raisonnement

Ce qui fait l’urgence n’est pas l’élévation des chiffres tensionnels mais l’existence d’une souffrance viscérale aiguë qui lui est attribuable. En dehors de l’OAP hypertensif, seule l'HTA maligne avec encéphalopathie hypertensive, devenue exceptionnelle, est une urgence thérapeutique. Ni l'importance de l'HTA, ni la présence de symptômes non spécifiques (acouphènes, céphalées, épistaxis…) ne nécessitent de traitement médicamenteux urgent.

Rechercher des antécédents spécifiques lors d’une poussée de tension d’allure paroxystique : phéochromocytome, sclérodermie, syndrome néphrotique, dysautonomie, prééclampsie, prise de substances illicites ou médicaments détournés de leur usage.