Douleur thoracique non traumatique

CARDIO-VASCULAIRE
15/12/2018
Introduction

La douleur thoracique est un motif très fréquent de recours au SAMU. Elle peut être l’expression de nombreuses pathologies (cardiovasculaires, pulmonaires, digestives).

ARM
2. déterminer le niveau de priorité de l'appel initial

P1 AMU : défaillance vitale,douleur de plus de 20 min, ou identique à celle d’un précédant épisode coronarien, résistant à une prise de nitrés.

P2 : douleur fugace ou ayant disparu ou continue depuis plus de 24h.

3. chercher à savoir

Confirmer le caractère non traumatique de la douleur thoracique ; patient seul ou non ; détresse vitale.

4. conseiller en attendant la régulation médicale et l'arrivée des secours

S’installer au repos absolu, dans la position qui soulage.

Ne pas prendre de traitement (pas d’automédication).

Rapprocher le téléphone du patient pour qu’il puisse parler au médecin sans se déplacer.

Rester auprès du patient pour le surveiller.

5. adapter la décision si l’appel ne peut être régulé immédiatement

Engagement immédiat d’un moyen secouriste équipé d’un défibrillateur et d’oxygène.

Médecin régulateur
Régulation
1. éléments d’analyse et critères de gravité

Caractériser la douleur.
Préciser les circonstances de survenue, les antécédents, les traitements, les facteurs de risque cardiovasculaire, les signes d’accompagnement, les signes de mauvaise tolérance.
Rechercher les signes de gravité : épisode de malaise, palpitations, dyspnée, forte intensité de la douleur, sensation de mort imminente.
Mettre en évidence des éléments rassurants.

2. déterminer le niveau d’urgence

• R1 : syndrome coronarien aigu ou signes de gravité.
• R2 : douleur thoracique n’évoquant pas une pathologie aiguë grave et sans signe de mauvaise tolérance.
• R3-R4 : existence exclusive de critères rassurants.

3. conseils médicaux

En attendant l’arrivée des secours : repos complet, aucun effort, rappel du 15 si modification ou aggravation (y compris si le SMUR est engagé) ; si suspicion de SCA faire prendre de l’aspirine.

En l’absence de nécessité d’envoi des secours : rappel du 15 si modification ou aggravation.

4. niveau de soins attendu et bilan par le premier effecteur

Paramètres vitaux. Transmission d’un ECG prescrit par le médecin régulateur AMU.

5. mise en condition et bilan par le SMUR

Nécessité d’un bilan précoce afin d’orienter dans la filière adaptée de prise en charge.

Orientation du patient

Orienter d’emblée dans la filière adaptée de prise en charge en fonction du réseau local d’orientation validé.

Suivi de la régulation médicale

Le médecin régulateur est le chronosynchronisateur.

Adaptation de la décision

Cf. la fiche Procédures dégradées générales

La présence rapide d’un défibrillateur automatique est impérative.

Aide au raisonnement

Les diagnostics étiologiques sont nombreux : coronaropathie, dissection aortique, embolie pulmonaire, pleuro-pneumopathie, pneumothorax, douleur pariétale…
Il faut se méfier des douleurs thoraciques atypiques chez la femme, des coronaropathies sans douleur chez le diabétique, de la dyspnée du sujet âgé, des symptomatologies digestives et des douleurs à type de brûlure.
L’ECG doit être prescrit et analysé par un médecin.
Un ECG isolé et normal n’élimine pas un syndrome coronarien.
Certains éléments sont rassurants quant aux étiologies graves : variabilité de la douleur à la posture, à la respiration, à la toux ; hyperthermie, facteur mécanique déclenchant.