Brûlure de l'enfant (moins de 12 ans)

BRULURES et FUMEES
30/12/2018
Introduction

L’évaluation de la surface et de la profondeur d’une brûlure est difficile à la phase initiale et encore plus au téléphone et chez l’enfant. Le refroidissement local précoce doit être conseillé au plus vite s’il est indiqué, il doit rester très localisé.

ARM
2. déterminer le niveau de priorité de l'appel initial
  • P1 : toute brûlure chez l’enfant.
3. chercher à savoir

Mécanisme de la brûlure (thermique, chimique, électrique), circonstances (domestique, incendie, tentative de suicide), contexte traumatique, nombre de victimes.

4. conseiller en attendant la régulation médicale et l'arrivée des secours

Soustraction à un risque toxique éventuel, rinçage sous l’eau courante des brûlures chimiques, proscrire toute application de produits divers ; l’indication de refroidissement d’une brûlure étendue chez l’enfant relève du médecin régulateur.

5. adapter la décision si l’appel ne peut être régulé immédiatement

S’assurer de l’engagement des SP en précisant le contexte de la brûlure (matériel spécifique) et détailler les premiers conseils médicaux (cf. ci-dessous).

Médecin régulateur
Régulation
1. éléments d’analyse et critères de gravité

• Horaire et mécanisme de la brûlure, description des lésions (localisation, coloration, phlyctènes, carbonisation, atteinte circulaire d’un membre).

• Critères de gravité : superficie >10% surface corporelle (SC), brûlure manifestement profonde, localisation cervico-faciale, lésions ou intoxications associées.

2. déterminer le niveau d’urgence

R1 : présence d’un critère de gravité.

R2 : lésion de 3 à 10% de la SC ou brûlure d’une main, d’un pied ou du périnée.

R3 : autres brûlures.

3. conseils médicaux
  • En attendant l’arrivée des secours : ne pas enlever les vêtements brûlés adhérents, enlever ceux imprégnés de liquides chauds ou caustiques en se protégeant, refroidir une brûlure thermique (<20%) du petit enfant sous l’eau courante mais ne pas refroidir le corps entier (risque d’hypothermie), ôter les bagues des doigts atteints, laisser à jeun.
  • En l’absence de nécessité d’envoi des secours : prise d’antalgiques, avis médical indispensable pour toute brûlure de l’enfant.
4. niveau de soins attendu et bilan par le premier effecteur

Paramètres vitaux, description des lésions, évaluation de la douleur, refroidissement (brûlure thermique limitée), rinçage (brûlure chimique), protection par un champ stérile ou Brulstop®, immobilisation par matelas à dépression si contexte traumatique.

5. mise en condition et bilan par le SMUR

Évaluation de la surface (tables adaptées à l’âge, logiciel informatique de calcul) et de la profondeur, examen clinique méticuleux (brûlures, traumatismes, intoxications), prise en charge hémodynamique (voies d’abord, perfusions prescrites) et analgésique, protection thermique, oxygénothérapie. Intubation et ventilation en cas de brûlures très étendues, ou cervico-faciales avec détresse respiratoire, ou chez les sujets inconscients. Prise en charge des lésions associées.

Orientation du patient

• SU de proximité pour tout enfant brûlé sans critère de gravité et à distance d’un centre spécialisé.

• SAUV ou réanimation de proximité en cas de critère de gravité et à distance d’un centre spécialisé.

• Centre de Brûlés de proximité après bilan complet en SAUV si contexte traumatique ou directement en l’absence de toute autre atteinte.

Suivi de la régulation médicale

• Concertation impérative (régulation SAMU, SAUV, réanimation, Centre de Brûlés référent) dès le bilan lésionnel transmis par l’équipe SMUR.

• Anticipation du besoin de transfert vers un Centre de Brûlés.

Adaptation de la décision

Cf. la fiche Procédures dégradées générales

  • Régulation : engagement des SP.
  • Orientation : service de réanimation chirurgicale de proximité pour parfaire la mise en condition et adapter les thérapeutiques dans l’attente de place en Centre de Brûlés
Aide au raisonnement

La prise en charge complexe de l’enfant brûlé grave justifie l’envoi d’une équipe expérimentée. La concertation avec le Centre de Brûlés référent est nécessaire et doit être très précoce.

L’équipe SMUR doit préciser la superficie, différencier les lésions superficielles et les lésions manifestement profondes (intérêt de la télémédecine), traiter la douleur, prévenir et traiter le choc hypovolémique et l’hypothermie. La réanimation hydroélectrolytique est débutée dès la phase préhospitalière.

La grande majorité des brûlures du petit enfant est due aux liquides chauds. Les intoxications (CO, cyanure), les traumatismes et les maltraitances se rencontrent dans des circonstances particulières ; dans ce cas, le bilan lésionnel exhaustif et le traitement d’urgence des lésions associées viscérales et orthopédiques précèdent l’admission en centre spécialisé.

Il est indispensable d’établir des protocoles de prise en charge communs entre les différents intervenants de la filière de soins. Ces protocoles et des fiches d’évaluation de la surface brûlée doivent être disponibles dans les vecteurs SMUR et à la régulation.

Tout accident électrique doit être pris en charge médicalement (voir fiche).