Chute d'un lieu élevé

TRAUMATOLOGIE
16/12/2018
Introduction

Un lieu élevé correspond à plus de 3 fois la taille de l’individu.

ARM
2. déterminer le niveau de priorité de l'appel initial

P0 : chute > 5m (enfant : plus de 3 fois sa hauteur) ou coma ou arrêt cardiaque.

P1 : autre cas.

3. chercher à savoir

Circonstances, lieu (et difficultés d’accès : chantier, falaise, puits…), hauteur, type de lésions, compétences des témoins.

4. conseiller en attendant la régulation médicale et l'arrivée des secours

Ne pas mobiliser, gestes élémentaires de survie, dégagement des voies aériennes avec précaution, comprimer une hémorragie avec un linge propre, couvrir le blessé, mise en sécurité du site et des personnes.

5. adapter la décision si l’appel ne peut être régulé immédiatement

Engagement des SP en précisant les circonstances en cas de difficultés d’accès à la victime.

Médecin régulateur
Régulation
1. éléments d’analyse et critères de gravité
  • hauteur de la chute, nature du sol, conscience, lésions apparentes, plaintes spontanées.
  • critères de gravité : chute d’une hauteur supérieure à 3 fois la taille de l’individu, troubles de conscience, déficit neurologique, hémorragie non maîtrisable, douleur intense.
2. déterminer le niveau d’urgence

R1 : en présence de critère de gravité.

R2 : en l’absence de critère de gravité.

3. conseils médicaux

Ne pas mobiliser, gestes élémentaires de survie.

4. niveau de soins attendu et bilan par le premier effecteur

Description des lésions, paramètres vitaux, gestes de secourisme, immobilisation, pansement compressif si nécessaire.

5. mise en condition et bilan par le SMUR

Pas de particularité.

Classification des grades de traumatismes pour anticiper l’accueil en SAUV.

Orientation du patient

• SAUV : dans tous les cas.

Des procédures graduées d’admission en SAUV permettent d’adapter l’accueil hospitalier (équipe médico-chirurgicale, imagerie, biologie…).

Suivi de la régulation médicale
  • le médecin régulateur est le gardien du temps et doit en faire prendre conscience aux intervenants du SMUR en les appelant régulièrement sur les lieux si besoin.
  • transport médicalisé sauf bilan clinique du médecin SMUR très rassurant.
  • discuter l’organisation d’une escorte pour un transport routier facilité et stable mais sans retarder l’admission hospitalière.
  • envisager précocement le renfort par une équipe expérimentée ou, selon les circonstances, par une équipe héliportée pour une admission directe dans un trauma-center éloigné.
  • discuter éventuellement l’indication et organiser une transfusion extrahospitalière.
  • prévenir le service d’accueil, anticiper l’arrivée du blessé (réanimateur, transfusion, imagerie, chirurgien, bloc opératoire...).
Adaptation de la décision

Cf. la fiche Procédures dégradées générales

Penser au plateau médicotechnique nécessaire et à sa disponibilité.

Aide au raisonnement
  • La hauteur d’une chute est en général surestimée par l’appelant mais le pronostic vital est engagé dès 3 fois la taille de l’individu.
  • Ne pas sous-estimer les lésions. Le risque neurologique est souvent surestimé alors que le risque hémodynamique est sous-estimé. Pour un traumatisé grave, la qualité de la 1ère heure de prise en charge est fondamentale.
  • Privilégier le service adapté le plus proche si un geste d’hémostase est très urgent même en l’absence de place d’hospitalisation (transfert secondaire précoce).
  • Discuter le renfort sur les lieux d’un SMUR héliporté pour transporter d’emblée un blessé grave (coma traumatique, enfant…) vers un plateau technique performant ou un établissement spécialisé.
  • La contrainte sociale peut justifier l’envoi d’une équipe SMUR même pour une victime dont le décès est certain au moment de l’appel.
Fichiers téléchargeables :