Dyspnée aiguë de l'adulte

RESPIRATOIRE
15/12/2018
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Introduction

La dyspnée est une sensation subjective d’inconfort respiratoire ou objective de gêne respiratoire survenant pour un niveau d’activité n’entraînant normalement pas de gêne. Les étiologies sont variées, certaines justifient rapidement une prise en charge spécialisée.

ARM
2. déterminer le niveau de priorité de l'appel initial

• P1 AMU : un signe parmi : difficultés pour parler, sensation d’étouffement, fausse route, respiration bruyante, polypnée >30/min, sueurs, troubles de conscience.

• P2 : autres situations.

3. chercher à savoir

Premier épisode ou récidive, mode de début (brutal ou progressif).

Vérifier la disponibilité locale en oxygène.

4. conseiller en attendant la régulation médicale et l'arrivée des secours

Installer le patient demi-assis.

Claques dans le dos avant manœuvre de Heimlich en cas de corps étranger asphyxiant.

5. adapter la décision si l’appel ne peut être régulé immédiatement

Engagement immédiat d’un moyen secouriste équipé d’un défibrillateur et d’oxygène.

Médecin régulateur
Régulation
1. éléments d’analyse et critères de gravité

Eléments d’analyse et critères de gravité :

Faire préciser : circonstances, mode de début (brutal ou progressif), position du patient, antécédents, traitements (dont oxygène, VNI), présence de fièvre, toux, douleur thoracique, couleur inhabituelle de la peau ou des lèvres
Dans la mesure du possible, parler directement au patient pour évaluer : parole, bruits respiratoires.

Signes de gravité :

impossibilité de parler, tachypnée >30/min, bradypnée, troubles de la vigilance, cyanose, sueurs, crise inhabituelle résistant au traitement.

2. déterminer le niveau d’urgence

• R1 : signes de gravité

• R2 : gêne respiratoire modérée sans critère de gravité immédiate ni suspicion d’étiologie pouvant se dégrader rapidement.

• R3 : absence de défaillance respiratoire.

3. conseils médicaux
  • En attendant l’arrivée des secours : position demi-assise ou jambes pendantes ; prescription d’oxygène adaptée à la pathologie évoquée ; rappel en cas d’aggravation.
  • En l’absence de nécessité d’envoi des secours : conseils de surveillance et rappel si aggravation.
4. niveau de soins attendu et bilan par le premier effecteur

Paramètres vitaux dont fréquence respiratoire et SpO2, température, risque infectieux éventuel.

Mise en condition : oxygénothérapie adaptée à la pathologie évoquée, respect de la position assise, gestes de premiers secours si besoin.

5. mise en condition et bilan par le SMUR
  • traitement symptomatique et étiologique éventuel
  • discussion sur l’intérêt d’un renfort ou un traitement spécifique.
Orientation du patient

- SAUV ou réanimation polyvalente.

- SU avec plateau technique en fonction de la pathologie suspectée : pneumologie, cardiologie, ORL… avec anticipation de l’accueil.

Suivi de la régulation médicale

Penser à informer les équipes de secours et les proches sur de mesures de protection en cas de pneumopathie infectieuse.

Adaptation de la décision

Cf. la fiche Procédures dégradées générales

Aide au raisonnement

Essayer d’obtenir le patient au téléphone pour évaluer la voix et la dyspnée : tonalité de la voix ; dyspnée inspiratoire, expiratoire ou au deux temps ; bruits associés (cornage, sifflement, stridor, encombrement…) ; fréquence respiratoire. 

Pièges des étiologies :

  • asthme : souvent sous-traité, corticoïdes pas toujours pris, coordination inspiration-pulvérisation difficile en cas de dyspnée (préférer l’utilisation d’une chambre d’inhalation).
  • personne âgée exempte d’asthme depuis sa jeunesse : l’asthme est le plus souvent cardiaque.
  • diabétique : dyspnée par OAP pouvant être le seul signe d’infarctus silencieux du myocarde.
  • en cas de gêne ORL : ne pas bouger le patient dans une autre position que celle prise spontanément.
  • crise de spasmophilie chez le sujet jeune : diagnostic d’élimination, polypnée, troubles de vigilance ou du comportement.