Patient porteur d'un défibrillateur

CARDIO-VASCULAIRE
22/11/2018
Introduction

Le défibrillateur automatique implantable (DAI) est un traitement préventif efficace de la mort subite : 5 à 10 vies sauvées chaque année pour 100 implantations.

Le défibrillateur automatique implantable (DAI) est un stimulateur cardiaque implantable capable d’identifier et de traiter les arythmies ventriculaires malignes. La survenue d’un ou plusieurs chocs chez un patient porteur d’un DAI nécessite un contrôle du dispositif par un cardiologue compétent dans les plus brefs délais.

ARM
2. déterminer le niveau de priorité de l'appel initial

P0 : arrêt cardiaque ou série de chocs en cours

P1 : patient conscient et série de chocs rapportée

3. chercher à savoir

Motif d’appel différent d’un trouble du rythme cardiaque.
État de conscience et fonctions vitales.
Nombre de chocs ressentis et intervalle de temps entre chacun.

4. conseiller en attendant la régulation médicale et l'arrivée des secours

Rester au repos, en décubitus dorsal.

5. adapter la décision si l’appel ne peut être régulé immédiatement

Transfert d’appel accompagné jusqu’à la prise d’appel par le médecin régulateur.

Médecin régulateur
Régulation
1. éléments d’analyse et critères de gravité
  • évaluation du nombre de chocs électriques, des circonstances de survenue.
  • critères de gravité : une série de chocs avec symptomatologie clinique (malaise, syncope, palpitations…), ou plus de 2 chocs itératifs (orage rythmique ou rupture de sonde), douleur thoracique ou défaillance de fonction vitale.
  • signes rassurants : 1 choc électrique sans aucune symptomatologie associée.
  • chercher à connaître : date d’implantation (risque d’usure au-delà de 5 ans) ; épisodes analogues antérieurs et leur fréquence ; marque du DAI, nom du centre implanteur (carte DAI) pour une éventuelle interrogation DAI à distance.
  • l’avis d’un rythmologue doit toujours être pris en cas de choc délivré par un DAI. Il permettra de réaliser un contrôle de l’appareil par télémétrie pour récupérer les mémoires de l’appareil afin de préciser la nature de l’événement ayant déclenché une thérapie et adapter la prise en charge.
2. déterminer le niveau d’urgence

R1 : présence d’un critère de gravité

R3-R4 : si tous les signes sont rassurants après un seul et unique choc ressenti, après avoir calmé, rassuré et expliqué le fonctionnement du DAI si possible grâce à une conférence à 3 avec le ryhtmologue, une consultation doit être réalisée rapidement, idéalement dans les 48 heures.

3. conseils médicaux

En attendant l’arrivée des secours : mettre en position latérale de sécurité un malade inconscient, entreprendre la réanimation cardiopulmonaire de base si nécessaire ; un patient porteur d’un DAI en arrêt cardiaque doit bénéficier de la pose d’un DAE en évitant dans la mesure du possible de poser les patchs sur le dispositif implanté.
Dans le cas d’un conseil médical simple: rassurer le patient sur le fait qu’un ou 2 chocs électriques sans symptomatologie correspondent à un fonctionnement normal de l’appareil.

4. niveau de soins attendu et bilan par le premier effecteur

Fonctions vitales, réanimation cardiopulmonaire si nécessaire.

5. mise en condition et bilan par le SMUR
  • surveillance ECG continue, recherche du type de trouble du rythme cardiaque et son étiologie, détermination du caractère approprié ou non des chocs électriques.
  • prise en charge intensive en cas d’orage rythmique (FV ou TV itératives) : traitement d’une ischémie myocardique évolutive, d’une insuffisance cardiaque décompensée, administration éventuelle d’autres antiarythmiques …
  • la prise en charge initiale peut se réaliser par application d’un aimant sur le thorax en regard du défibrillateur (le laisser en place en le fixant avec du sparadrap) pour arrêter la détection et stopper les chocs inutiles ; cela n’induit pas l’arrêt de la fonction stimulation du DAI.
  • si nécessité de choc électrique, placer les électrodes de préférence en antéro-postérieur.
Orientation du patient
  • centre d’implantation (nécessité d’avoir le programmateur spécifique de la marque)
  • USIC en cas de série de chocs électriques.

 

Suivi de la régulation médicale

En dehors d’une prise en charge par le SMUR, conseiller de rappeler le 15 au moindre problème. La conduite automobile sera interdite pour le patient jusqu’à la date de la consultation programmée avec le cardiologue.

Adaptation de la décision

Cf. la fiche Procédures dégradées générales

Envoi d’un MG (avec ECG) dans les plus brefs délais.

En présence de signes cliniques de mauvaise tolérance, le malade doit être pris en charge précocement par une équipe SMUR, à défaut par une équipe de premier secours équipée d’un défibrillateur semi-automatique.

Hospitalisation en USIC si le centre référent ne peut accueillir le patient.

Aide au raisonnement

La survenue d’un choc chez un patient porteur d’un DAI nécessite un contrôle du dispositif par un cardiologue compétent.
Un choc est dit inapproprié lorsque le DAI délivre un choc électrique sans que le patient ne présente une arythmie cardiaque menaçante. La plupart surviennent dans la première année qui suit l’implantation. La fibrillation auriculaire en est la cause principale suivie des tachycardies supraventriculaires puis des anomalies de détection (surdétection de l’onde T, myopotentiels, interférences, ruptures de sonde).
Lors d’un décès, le certificat doit mentionner la présence d’un appareillage électrique implanté.